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Langoëlan
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27 mars 2020

Pierre Duchélas - extrait d'un futur livre

Un nouveau livre est en préparation. Il s'agit de l'histoire de Pierre Duchélas, le chouan de Langoëlan. Une grosse série de documents provenant des archives du Morbihan ont été consulté. Et la pêche a été plus que bonne...

Pour vous donner un avant-goût, je partage ce petit extrait:

 

"[...] Au mois de mai (1795), Duchélas fait rassembler à nouveau sa division. Des hommes à lui parcourent les communes et mobilisent les paysans. Ils en profitent pour déborder légèrement sur le département des Côtes du Nord et le district de Rostrenen en recrutant dans les villages de Plougainevel, Plélauf, Lescouët et Mellionnec.

Dans le même temps, les républicains capturent un subordonné de Duchélas : Salvar, surnommé « capitaine Miguel ». Celui-ci, et les hommes pris avec lui, sont emprisonnés à la maison d’arrêt du district. Depuis l’attaque du mois de janvier, le Faouët est vu comme une ville vulnérable aux attaques des chouans. Les blancs sont persuadés qu’ils peuvent renouveler une attaque sur le chef-lieu, en ne reproduisant pas les erreurs commises le 29 janvier, et délivrer les prisonniers.

 

Un rassemblement est prévu à la chapelle St-Tremeur, près du logis de Coët-Codu, sur la commune de Langoëlan pour le 14 mai. La nouvelle parcourt le canton et tombe dans des oreilles indiscrètes. Un patriote décide d’en avertir le district de Rostrenen : il leur donne le lieu et du jour du rassemblement ainsi que l’objectif des brigands : la ville du Faouët. Il précise, aussi, qu’en cas de succès, ils ont prévu de remonter directement sur Rostrenen. Se sentant concernés par cette menace, les administrateurs décident d’avertir leurs collègues du Faouët et de lancer une opération combinée ; avec presque toute leur garnison, ils descendront sur Coët-Codu et y surprendront les chouans pendant que le Faouët remontra via le Merzer et les prendront en tenaille. Ils les informent aussi qu’ils perquisitionneront aussi le hameau du Merzer, qu’on dit être un dépôt d’armes, s’il est sur leur route. Il faut croire que les républicains de Rostrenen ne viennent pas souvent à LangoëlanDe plus le patriote-dénonciateur refuse de les accompagner : pas question de retourner là-bas et d’être enrôlé de force par les chouans.

 

Le message est aussitôt transmis par un cavalier qui arrive au Faouët le soir et l’opération doit avoir lieu le lendemain : l’administration a donc la nuit pour organiser la mission : c’est court. Ils nomment les citoyens Ropert et Le Jolis comme commissaires civils, qui doivent accompagner la troupe pour s’assurer de la légalité des opérations et en profiter pour rappeler la municipalité de Langoëlan à l’ordre. À tout hasard, le procureur-syndic envoie un message à Guémené pour demander le renfort de leur garde nationale. La petite expédition ne se met en route qu’à l’aube et arrivent aux environs de Langoëlan en milieu de matinée. Les soldats sont aux aguets. Soudain, un homme armé surgit sur la route et aperçoit la patrouille. Il prend aussitôt la fuite, poursuivi par un soldat détaché de la colonne. N’arrivant pas à rattraper le chouan, car s’en est un, le soldat fait feu et abat le fuyard. L’homme est mortellement blessé mais a le temps de déclarer qu’il est trop tard, que le rassemblement à la chapelle St-Tremeur a eu lieu tôt le matin, à h. On récupère le fusil sur le cadavre. Les commissaires sont inquiets. Avec l’expérience, ils savent que lorsqu’un rassemblement a lieu tôt le matin, et ne dure pas la journée, c’est qu’il s’agissait plutôt d’un regroupement de soldats avant une attaque sur un objectif précis. Dans le cas contraire, c’est un rassemblement festif durant lequel les chouans sont passés en revue, puis une Messe à lieu, ainsi qu’un banquet, des chants et des danses. Les bleus auraient préféré cette deuxième version, bien qu’ils aient été informés que les chouans allaient se porter sur le chef-lieu du district. En leur absence, la troupe qui leur a filée entre les doigts, pourrait se porter sur leurs arrières et tomber sur la ville sans défense.

Les officiers qui commandent la troupe décident malgré tout de rester et de perquisitionner le Merzer : ils savent bien que le hameau se trouve sur leur route contrairement aux républicains de Rostrenen. Ceux-ci ne se manifesteront pas de la journée : ils sont sans doute arrivés tant bien que mal à Coët-Codu et ont dû trouver la place vide.

 

Les bleus du Faouët vont fouiller le petit village pendant tout l’après-midi mais sans résultat. Soit la poudre et les armes sont bien cachés, soit les royalistes ont eut le temps de l’enlever et de la cacher ailleurs. A h du soir, la nouvelle tombe : les chouans sont descendus à Berné où avait lieu un plus vaste rassemblement de 700 chouans, vers midi. Dans deux heures, ils doivent passer à l’attaque du Faouët pour y délivrer Salvar et ses hommes. Les soldats républicains repartent à marche forcée vers la ville, espérant arriver à temps, bien qu’ils aient à parcourir près de 20 km. Ils peuvent toujours arriver à la fin des combats et faire pencher la balance en leur faveur.

 

Mais ce ne sera pas la peine car au chef-lieu district, les soldats républicains eurent l’idée de transférer les prisonniers, Salvar et son compagnon Le Bihannic, dans le corps-de-garde de la garnison pour les avoir sous la main. En cas d’attaque des chouans, ils prévoient de leur brûler la cervelle immédiatement. Cela leur fera au moins deux brigands de moins à combattre. Informé de cette « prise d’otages », les chouans renoncent à l’attaque. Dans cette guerre, tous les coups sont permis, surtout ceux manquants d’honneur. Louis Salvar sera envoyé à Port-Louis et fusillé."

 

                                                           Image (2)

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Commentaires
R
Salut j'ai lu avec beaucoup d'intérets vos premières ligne de votre futur livre , je fais aussi un livre sur les assassinats de Meslan 1796, bonnes écritures à vous Gilbert Le Bihan
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