Le site de Talhouët: Camp romain ou forteresse du Haut Moyen-Âge

Le site de Talhouët

Le site de Talhouët fut la première occupation sur le colline de Coët-Codu. C'était une forteresse appelé Goh Castel c'est à dire "le vieux château" ou "vieux fort".

Lors du début de la construction du château, vers au VIIème siècle, toute la surface du sol fut brûlée pour faciliter le creusement des fondations et le défrichage du site.

L’enceinte était composée d’un fossé, d’un talus formé avec la terre du fossé rejetée vers l’intérieur lors de la construction et d’une contrescarpe. Un parement fut édifié contre la partie interne du talus lors de la deuxième reconstruction de l’enceinte.

Le fossé fut d’abord creusé pour délimiter l’espace de construction puis le talus fut édifié formant un pentagone. A son état final, il mesurait 6m de large, 3,18m de profondeur au niveau de l’entrée et de 1m 98 sur le versant opposée. Quant au talus, lors de sa dernière modification il mesurait 4m de large et 1,07m de haut.

L’entrée de l’enceinte se trouvait sous une tour-proche. Un muret forme le parapet du chemin d’entrée passant sur le fossé. Un caniveau permettait à l’eau du fossé de circuler sous le pont d’entrée. La base de la tour était construite en pierre mais le reste de l’édifice était construit en bois. Une rampe d’accès permettait atteindre l’intérieur de la tour.

Plusieurs édifices domestiques furent construits à différents intervalles sur la partie opposée à l’entrée qui était forméepar une petite terrasse soutenue par un muret. Lors de la première phase d’aménagement de la terrasse, entre le premier quart du VIIIème siècle et la fin du Xème siècle, un bâtiment en pierre fut édifié ainsi que la tour-porche.

Puis deux autres bâtiments furent construits. L’un d’entre eux fut construit sur le premier bâtiment. Il est construit en bois et en pierre et s’ouvre au sud-est. Le deuxième est de taille plus petite et s’ouvre face à l’entrée de l’enceinte. Mais le sondage effectué en 2013 quia permis de se faire une idée du site n'a pas dévoilé tous les bâtiments pouvant exister dans la partie basse du site.²

Goh Castel fut en service au début du VIIème siècle jusqu’au XIIème siècle et même après.³ Sa structure correspond à d’autres fortifications carolingiennes de la même forme : Bressilien en Paule dans les Côtes-d’Armor, le Camp des Salles à Locronan et Goarem Ar Manec’h à La Feuillé, ces derniers se trouvant dans le Finistère⁴. Le château a pu être desservi éventuellement par la route Priziac-Lamballe et une bifurcation conduisait au château.

Goh Castel faisait partie d’une chaîne de fortifications formant une frontière entre Vannetais et le Poher au Haut Moyen-âge ce qui explique le choix d’une implantation sur une colline au versant des Montagnes Noires.⁵ C’était en quelque sorte un poste frontière entre les deux régions. Ces forteresses ont pu défendre l’accès au Royaume du Roi Morvan lors de l’attaque des armées de Louis le Débonnaire pour forcer Morvan à payer un tribut, en 818. Cette indépendance de la Bretagne vis-à-vis du Royaume Franc fut aussi préservée par le seul véritable roi de Bretagne, Salomon, qui, d’après la légende, fut assassiné au Menzer ou Merzer dans le monastère par son gendre Pascweten ainsi que par son neveu.⁶

Le château de Goh Castel fut le premier siège de la Seigneurie de Coët-Codu qui a aussi été appelé Bréman. L’enceinte fut plus tard associée au siège de la seigneurie qui fut délocalisé plus au sud et composé d’un château ou manoir et d’une chapelle, par le chemin Hent er Goh Castel. ⁷

C'est vers cette période qui correspond à la fin du Moyen-âge que date la seconde partie de l'histoire de la seigneurie, durant laquelle eurent lieu les grands changement avec Jehan de Coëtuhan qui donna de nouveaux titres de noblesse à la seigneurie de Bréman qui devint seigneurie de Coët-Codu.

 Tous ces éléments ont put être découvert grâce aux dernières séries de sondages et fouilles réalisées par Benjamin Leroy durant l'été 2013 et 2014. Les dernières découvertes de 2015 n'ont pas été mentionnées dans cet article car celui-ci a été écrit postérieurement.

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1Cadastre Napoléonnien, commune de Langoëlan, 1er feuille de la section de St-Efflamme, 1842

2B. LEROY, rapport d'évaluation archéologique « Talhouët », 2013

3B. LEROY, rapport d'évaluation archéologique « Talhouët », 2013

4J.LE GALL,Paule (22), Enceinte de Bressilien, rapport de fouille programmée, 2010

5Campagne de prospection de B.LEROY

6Bro Laoulan

7B. LEROY, rapport d'évaluation archéologique « Talhouët », 2013